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Un ami essaye depuis quelques jours de reproduire ce dessin de Picasso :
Convaincu que ce dessin est d’une simplicité extrême, il s’y essaye sans détours. Après plusieurs tentatives il s’aperçoit que la naïveté de Picasso est en fait une naïveté travaillée. Aux dernières nouvelles, il tente à présent de pénétrer l’esprit du peintre afin de parvenir à imiter son trait !
On veut tous connaître les folies, les manies, les anecdotes des plus grands maîtres de la peinture pour pouvoir comprendre comment ils atteignent de tels niveaux d’excellence. L’intérêt lorsque l’on se penche sur la vie d’un artiste, est d’essayer de découvrir des faits intéressants, que l’on ne trouve pas dans tous les livres. Je vous propose ici quelques anecdotes de peintres incontournables.
- Saviez-vous que Francisco Goya est devenu sourd à l’âge de 39 ans ? Déprimé, il recouvre de noir les murs de sa maison…
- Saviez-vous que la particularité de Michel-Ange est de peindre les corps féminins aussi musclés que les corps masculins ? Certains diront qu’il était homosexuel, d’autres qu’il n’avait tout simplement pas de modèles féminins.
- Saviez-vous que Rubens, lorsqu’il peint Le Cycle de Marie de Médicis, se retrouve au cœur d’une querelle familiale de pouvoir ? Après la mort d’Henri IV, Marie de Médicis assure la régence du royaume de telle manière que Louis XIII est obligé de la chasser de Paris pour pouvoir récupérer son trône. Six ans plus tard, ce dernier fait revenir sa mère afin qu’elle cesse de comploter contre lui. Elle achète le Palais du Luxembourg et s’attaque à la décoration.
- Saviez-vous que Monet, pour peindre La Gare St Lazare, revêtit ses plus beaux habits et se présenta avec audace devant le directeur de la gare en disant : « Je suis le peintre Claude Monet » ? Non seulement il fit retarder plusieurs trains, mais il réussit à obtenir que l’on fasse circuler les trains dans tous les sens afin d’obtenir LA plus belle fumée.
- Saviez-vous que le rêve de Vincent van Gogh était de devenir pasteur ? Il échoue et décide de devenir prédicateur laïc, mais son zèle inquiète le comité d’évangélisation qui décide de le suspendre. Ainsi s’achève la carrière ecclésiastique de Van Gogh.
Si vous avez répondu négativement à l’une de ces questions, je vous propose de rapidement vous plonger dans la lecture de la vie de ces génies et de bien d’autres encore publiées par Parkstone International. Les dix livres consacrés aux plus grands peintres de l’histoire de l’art ont l’avantage de ne contenir que l’essentiel : des reproductions des plus grands tableaux, une biographie et une description pertinente de la vie et des œuvres de chaque artiste.
Ne voyez pas de fanatisme dans le titre de ce billet. Oui, l’art a ses fidèles comme Jésus a ses suiveurs. Leurs saints sont nombreux, leurs Bibles polymorphes. Mais ils n’en sont pas moins fervents, et ils vénèrent tout ce qui les rapproche de leur dieu.
Au Moyen-Âge, les puissants laïcs possédaient leur livre d’heures, un recueil en format poche des différentes prières à réciter pendant la journée. Textes en latin et superbes enluminures constituaient le support idéal de leur foi. Grâce à ce petit ouvrage, plus besoin d’intercesseur : le fidèle pouvait s’adonner à une dévotion personnelle sans se rendre à l’église.
Aujourd’hui, la pratique s’est perdue chez les chrétiens. Mais les adeptes de l’art n’ont pas oublié ces petits ouvrages. Ils ont inventé leurs propres livres d’heures. À l’intérieur, point de Vierge Marie ni de saint Antoine de Padoue. Non, les saints qu’ils prient se nomment plutôt De Vinci, Turner, Raphaël, Goya et Monet. Pas de riches enluminures non plus mais des reproductions en couleur de grande qualité. Les images ont toujours aidé la foi, ne l’oublions pas.
Comme les ouvrages médiévaux, ces livres d’heures artistiques sont destinés aux laïcs. Tous les fidèles, néophytes ou spécialistes, sont à même de pratiquer leur culte grâce à ces petits recueils aux textes sans fioritures. Et parce que la foi ne s’arrête pas à la frontière du langage, ces ouvrages sont aussi publiés en différentes langues. Enfin, plus besoin non plus d’intercesseur ni d’institution. Les musées peuvent bien attendre si j’ai l’essentiel de Rubens au fond de mon sac…
Ces livres d’heures artistiques constituent la collection Art Gallery, publiée par Parkstone International. Dans une boîte en carton rigide, retrouvez dix livres sur les plus grands artistes des siècles passés, histoire de savoir à quels saints se vouer…
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Connu pour n’avoir vendu qu’un seul tableau de toute son existence, La Vigne rouge (1888, Musée Pouchkine à Moscou), Van Gogh a vraiment tout de l’artiste maudit. C’est peut-être aussi pour cela qu’il est autant apprécié aujourd’hui. D’ailleurs, selon les calculs de Slate, il détient toujours le record mondial de l’œuvre la plus chère jamais vendue (post mortem, s’entend…) : il s’agit du Portrait du Dr Gachet avec branche de digitale, réalisée en juin 1890 et vendue cent ans plus tard par Christie’s pour la modique somme de 82,5 millions de dollars.
Van Gogh plaît donc beaucoup, que ce soit au grand public, aux spécialistes et aux collectionneurs avisés. Et qui s’engouffre tête la première dans une telle brèche de popularité ? La publicité, bien sûr. Il y a d’ailleurs de quoi faire avec un personnage comme Van Gogh. De sa folie à sa technique picturale, en passant par sa carrière complètement ratée, son oreille coupée et ses amitiés artistiques, autant dire que les publicitaires peuvent s’en donner à cœur joie, et ils ne s’en privent pas.
L’une des pubs les plus drôles et les plus pertinentes à mon goût a été réalisée en 2008 par Olivier Van Hoofstadt (agence CLM BBDO) pour le fournisseur d’accès Internet Free. À l’époque, la stratégie marketing de l’entreprise consistait à dire que l’humanité n’avait pas connu une offre comme la sienne depuis fort longtemps. Elle illustrait ainsi son propos à travers des spots télévisés humoristiques focalisés sur des jalons historiques. Van Gogh était l’un d’entre eux.
www.youtube.com/embed/fZc_whZNERA
Le spot de Free a la particularité de condenser en seulement une vingtaine de secondes à peu près tout ce que le grand public retient de Van Gogh. Une recette idéale pour toucher la majorité des Français.
Vincent, que le taulier appelle de manière anachronique « Vince », est assis à la table où il vient de déjeuner. Cheveux roux, barbe en large collier et pansement sur l’oreille résument parfaitement l’image que l’on se fait du bonhomme. L’air un peu déprimé, Van Gogh demande au patron s’il peut payer son repas en tableau parce que, comme tout le monde le sait, il est fauché (oui, cela va de pair avec l’artiste maudit). Il lui présente l’une de ses fameuses peintures de tournesols. L’aubergiste est réticent : ses murs sont déjà remplis de tableaux de fleurs. Et pour cause, il s’agit d’un des sujets favoris de l’artiste. Dans la réalité, Van Gogh a peint les mêmes tournesols sur sept toiles différentes. Le spot de Free se moque gentiment de cette série picturale. Posé en face de l’artiste, le vase dans lequel survivent quelques tournesols semble indiquer que seul l’argent a inspiré la réalisation de ces toiles. C’est réducteur, mais drôle. Le taulier, qui ne sait plus quoi faire de ces peintures de fleurs, demande d’ailleurs à « Vince » s’il ne pourrait pas peindre autre chose : un clébard ou une casserole de moules, par exemple. Quelque chose de vendable, c’est vrai quoi ! Ses vases miteux, y’en a marre. Artiste maudit, fou et incompris…
Avec Van Gogh, c’est presque trop facile. Mais reconnaissons-le, ça fonctionne à merveille. Et malgré les clichés pleins d’humour, cette publicité pour Free rend quand même hommage au peintre : l’offre qu’il fait au taulier ne se reproduira pas avant un sacré bout de temps selon le slogan. Un clin d’œil à tous les contemporains de l’époque qui n’ont pas su voir le génie à travers lui. Aujourd’hui, le monde a rattrapé le tir et l’artiste est si populaire que même la publicité utilise son image. Je me demande ce qu’il en penserait s’il voyait tout le flan que son existence provoque à l’heure actuelle. Il se couperait peut-être l’autre oreille…
Et si vous n’êtes pas trop télé/publicité, vous pouvez aller admirer les fameux tournesols de Van Gogh à la National Gallery de Londres jusqu’au 27 avril prochain, ou vous plonger dans la vie tumultueuse de Vincent Van Gogh grâce aux ouvrages de Parkstone International publiés sur le sujet, en version papier ou électronique. Garantis sans pub !
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Je ne sais pas vous, mais chaque début d’année, un tableau composé de douze colonnes s’installe dans mon esprit. Chaque mois est ponctué de couleurs différentes avec des événements prévus (mariage, naissance), des dates précises qui reviennent chaque année (anniversaires), deadlines (fin d’une année scolaire ou d’un contrat), et pour finir, des dates événements qui ne sont ni prévues ni récurrentes, mais qui correspondent à des objectifs personnels. Comme par exemple aller voir une exposition à Portland ou Mexico (on peut toujours rêver).
En dehors de nos petits ou grands objectifs personnels, 2014 est une année historiquement importante. Que cela nous touche tout particulièrement ou non, 2014 est la date d’anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. C’est un fait.
J’avais déjà écrit un article sur les œuvres d’artistes durant la Première Guerre mondiale, qui démontrait la difficulté des artistes d’appréhender et de raconter avec leur propre compréhension, l’incompréhensible. Aujourd’hui, plutôt que de parler d’esthétisme, je vais me pencher sur la notion d’influence entre la France et l’Allemagne, les avants–gardes, l’expressionnisme, le post-impressionnisme… au tournant du XIXe et XXe siècles. Qui influence qui ? Et surtout par où commencer ?
Si je commence avec l’Allemagne, les prémices de l’expressionisme prennent vie sous les traits du groupe Die Brücke en 1905 à Dresde. Il comprend entre autres ; Nolde, Kirchner, ou encore Pechstein. Ce mouvement s’explique en quelques mots : expression libre, le fond plutôt que la forme, et enfin, une volonté de rassembler tout ce qui n’est pas traditionnel, donc académique.
Cependant, il parait que Nolde était influencé par les œuvres de Van Gogh (mort déjà depuis 1890), mais aussi de Gauguin. Donc l’influence d’un peintre, membre d’un groupe d’expressionisme allemand est influencé par un allemand qui s’était exilé en France, mais aussi de Paul Gauguin, un français et ami de Van Gogh (vous suivez ?).
Cependant, vous n’entendrez jamais que Van Gogh, ni même Gauguin d’ailleurs, était un peintre expressionniste. Il fréquente les milieux impressionniste, fauve, ou bien post-impressionniste et souhaite créer une communauté de peintres : il papillonne de gauche à droite, prend un peu de pointillisme, puis un peu de contour fauve pour finir par réaliser un chef-d’œuvre comme La Nuit étoilée.
Au même titre que Munch, il va annoncer l’expressionnisme en servant de référence à un art qui se veut être l’expression d’un ressenti vis à vis d’un monde brutal. En effet, qui mieux que ces deux artistes pour incarner la souffrance morale ?
À la question, « l’expressionnisme allemand est-il allemand ? », j’ai bien envie de dire non. L’expressionisme, comme son nom l’indique est l’expression d’un mal être qui englobait une génération d’artistes face à un danger imminent, il y a de cela maintenant un siècle exactement.
En cinquième position sur ma bucket list de l’année 2014, l’exposition De Van Gogh à Kirchner et Kandinsky, vous offrira surement une explication plus scientifique, plus picturale, ou même plus personnelle des échanges entre artistes français et allemands à l’aube du XXe siècle. Cette exposition se tient au musée des beaux-arts de Montréal, du 11 octobre 2014 au 25 janvier 2015. En attendant le mois d’octobre, je vous invite à vous pencher sur le cas Van Gogh à travers ses nombreuses lettres à paraître chez Parkstone International dès le mois de mars. Vous pouvez également trouver nos précédents ouvrages portant sur la vie et les oeuvres de Van Gogh en format ebook.
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