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Marcel Duchamp l’a fait en premier : prendre un objet, le poser sur un socle ou à côté d’un cartel et l’appeler Œuvre d’art. Andy Wharol a fait les choses un peu différemment. Il a en effet produit la même chose avec des objets tels que des boites de conserve et des chaises électriques (charmant) en série, mais pour plus de sensationnel, Wharol utilise également les visages de stars hollywoodiennes.
Pour plus de sensationnel ou pour dénoncer une industrie du spectacle ? Qui exactement à fait de Liz un objet de vente ? Wharol semble simplement montrer plastiquement un phénomène. Cette œuvre met également le doigt sur la prolifération des images et son impact sur la société.
Dans cette première moitié du XXe siècle, tout objet ou personnage célèbre ou non peut être extrait de son environnement quotidien et transformé en objet artistique par l’artiste : le monde lui appartient.
Néanmoins, peu à peu les œuvres et les artistes eux-mêmes deviennent icônes et sources d’inspiration. Depuis 2000, Richard Unglik développe un projet photographique. À l’aide de Playmobil ®, il reconstitue les plus grands tableaux de l’histoire de l’art.
C’est très drôle parce que Richard se fiche complètement de la période ou de l’espace géographique : il fait du Wharol, du Vermeer ou du Masaccio. Il revisite les plus beaux chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art comme bon lui semble avec des jouets extrêmement populaires. D’ailleurs cette reprise du tableau de Wharol est une jolie boucle au détournement de l’image et la réutilisation des codes connus par tous ; le grand Wharol lui-même devient prétexte à une œuvre. De même que Van Gogh est représenté un tournesol à la main et un bandage sur la tête. Contre toute attente, son Playmobil ® n’a pas de sourire béat, mais fidèlement au personnage, une expression un peu perdue : la version Van Gogh du XXIe siècle est née ! Le Playmobil ® permet de ne retenir que les détails les plus importants d’un personnage ou d’un tableau pour permettre à tous de l’identifier.
En réalité, ce post a servi de prétexte pour vous montrer cette vidéo du groupe Hold your Horses, qui met en scène de façon hilarante des tableaux plus ou moins célèbres.
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=erbd9cZpxps]
Reconnaissez-vous tous les tableaux ? je suis plutôt fière, après deux visionnages il ne m’en manque plus qu’un !
Pour observer les Playmobil ® de Richard Unglik, vous pouvez vous rendre au Château de Chillon à Montreux qui expose ses photographies jusqu’au 14 mai 2014. Si cette représentation de Van Gogh vous semble trop festive, vous pouvez toujours aller au Musée d’Orsay voir l’exposition Vincent Van Gogh / Antonin Artaud, le suicidé de la société à partir du 11 mars 2014. Pour vous aider à mieux appréhender l’artiste et ne pas seulement le cantonner à un bandeau et un tournesol, je vous invite à consulter ses lettres regroupées et publiées chez Parkstone International dès le mois de mars. Vous pouvez également trouver nos précédents ouvrages portant sur la vie et les œuvres de Van Gogh en format ebook.
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Fan inconditionnelle de Woody Allen, je deviens très virulente cependant lorsque que l’on évoque Minuit à Paris. Le film est en réalité un melting pot de tous les clichés possibles et imaginables de la vie parisienne, mis bout à bout.
D’ailleurs, on pourrait juste s’arrêter à l’affiche, qui à elle seule, indique la qualité du film. Reprendre la Nuit étoilée de Van Gogh pour montrer un homme déambulant le long d’un quai, n’évoque rien d’autre qu’une tentative vaine de combiner les images que chacun se fait de Paris, la vie parisienne, de la France et des français. Woody Allen aurait pu coller Owen Wilson sur un fond de café parisien avec un béret noir sur la tête, une baguette sous le bras marchant dans une crotte de chien, qu’il n’aurait pas été plus subtil.
Ceci dit, on ne peut pas vraiment en vouloir à Woody de rendre hommage à la France et à Paris. Finalement il faut bien avouer qu’esthétiquement cette affiche est plutôt intéressante, et il fallait au moins du Van Gogh pour rattraper du Wilson.
Plus sérieusement, et plus grave : Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet.
On ne sait plus qui de quoi est un cliché. Le film montre un Paris idéalisé, forcé, mais qui part d’une vérité parce qu’il se base sur des faits extrêmement simples. Les clichés sont néanmoins teintés d’humour et de poésie. C’est le succès du film qui l’a transformé en symbole du romantisme à la française du XXIe siècle, qui en a fait un cliché à part entière.
Ici encore, un tableau sert au message véhiculé par le film. Inlassablement depuis vingt ans, l’ « Homme de verre » reproduit le Déjeuner des canotiers. Qui mieux que Renoir pour montrer la douceur de vivre à la française ? L’ « Homme de verre » est cloitré chez lui et consacre son temps à l’analyse de chaque personnage. Mais, pourquoi une telle obsession ? Détourné de nombreuses fois, le choix de ce tableau n’est pas un hasard ici : il parle à tout le monde.
Tout s’explique : l’obsession ne vient pas de l’ « Homme de verre », ou de Jean-Pierre Jeunet, et il ne s’agit pas d’une obsession qui viserait particulièrement ce tableau. Vous l’avez compris, l’obsession pour la « Ville des Lumières » dépasse l’entendement, elle est l’explication rationnelle de l’irrationnel. Les clichés de la vie parisienne peuvent rendre les gens fous, comme il est extrêmement bien expliqué dans cet article sur le syndrome de Paris.
Il faut être vigilant, Paris se mérite.
Vous en reprendrez bien un peu ? « Passport to Paris » au Denver Art museum, jusqu’au 9 février 2014, vous propose de voyager à travers trois siècles de vie parisienne à travers les chefs-d’oeuvre des plus grands peintres français. Si vous n’allez pas à Denver, vous pouvez toujours aller à Paris et longer les quais comme Owen Wilson ou parcourir les rues en mobylette comme Audrey Tautou. Sinon, vous pouvez toujours faire « comme si » avec les très bons ouvrages de Parkstone International sur Signac, Monet ou encore Seurat.
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Il n’y a pas moins original que le thème de la Beauté dans l’Art. À croire qu’aucun modèle au physique difficile n’a jamais voulu se faire tirer le portrait. Il y en a pourtant, et ils semblent être fortement concentrés du côté de la Renaissance germanique, en particulier sous le pinceau d’Hans Holbein le Jeune (vers 1497-1543).
Dans son tableau le plus célèbre, Les Ambassadeurs, les deux modèles ne semblent pas vraiment enchantés de poser pour le peintre. Ils ne sont pas très beaux, ont de l’embonpoint. On discernerait même un mono-sourcil. En bref, ils n’appellent pas le plaisir des sens. Pourtant, ils ont quelque chose de fascinant. Ils ont l’air vrai.
Ce réalisme avant l’heure est caractéristique des peintres germaniques. Loin des corps bodybuildés de Michel-Ange à la Sixtine ou des attitudes improbables de Rosso Fiorentino, les personnages sont peu, voire pas idéalisés. Il faut dire aussi que les sujets profanes, très ancrés dans la tradition de la peinture germanique, s’y prêtent plus facilement que les sujets religieux. Vous n’imaginez pas une Sainte-Vierge ressemblant à un laideron quand même ? Les spectateurs de la Renaissance non plus.
Cette vérité qui ressort des portraits d’Holbein ne vient donc pas de la beauté physique mais de la réalité qu’ils incarnent. Leurs traits parfois disgrâcieux n’en sont que plus intenses et procurent un sentiment d’étrange familiarité. Les deux ambassadeurs, bien qu’engonçés dans de magnifiques atours aux reflets parfaitement maîtrisés par l’artiste, sont de vrais êtres de chair. Ils s’appuient sur leurs instruments de mesure, preuve de leur culture scientifique, mais ils savent ce qui va leur arriver. Beaux ou laids, ils ne sont pas éternels. Holbein les peint dans la vérité de ce constat. Il n’y a qu’à voir leur regard. La Mort est à leurs pieds, dans le crâne anamorphosé mais aussi dans tous les objets qui les entourent. Ce tableau est avant tout une Vanité : les ambassadeurs n’ont donc pas à être idéalisés puisqu’ils sont les témoins de la finitude de leur existence. Et la seule façon de tromper la mort c’est bien de se faire tirer le portrait. Alors bon, tant pis pour le double menton.
Si vous aimez les beautés étranges et dérangeantes, alors l’exposition qui se tient du 19 février au 11 mai 2014 à la National Gallery de Londres est faite pour vous. Strange Beauty : Masters of the German Renaissance présente notamment des peintures de Hans Holbein le Jeune, Albrecht Dürer et Lucas Cranach le Jeune. L’occasion pour le musée de s’attarder sur l’évolution du goût et les particularités de la Renaissance germanique par rapport à la fameuse italienne. Autre possibilité : consulter les ouvrages de Parkstone International sur la Renaissance.
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